En Sologne comme en vallée du Cher, enseignants et parents d’élèves se mobilisent contre des décisions parfois comptables et technocrates, pour l’avenir des enfants et le libre choix des familles, sans rabais.
Mardi 6 février, à Romorantin, une vingtaine d’enseignants du collège Léonard de Vinci a ainsi distribué des tracts informatifs aux automobilistes sur l’avenue de Villefranche. Une classe devrait disparaître à la rentrée de 2018 ; on compterait donc cinq classes au lieu des six qui existent actuellement sur chaque niveau. « Les élèves seraient par conséquent 25 à 26 par classe au lieu des 20 à 21 actuellement, ce qui n’est pas confortable, » explique Aurélia Stedransky, représentante des professeurs et enseignante en lettres classiques. « Je rappelle que nous sommes classés en zone d’éducation prioritaire (ZEP)… Il y a déjà eu des saignées sous l’ère Sarkozy, ça ne s’est pas amélioré avec François Hollande et nos conditions continuent de se dégrader. Nous avons même des collègues en souffrance au travail. Nous sommes dans le ni-ni. » Les problèmes rencontrés à Romorantin ne sont pas des exceptions. Le diocèse de Blois risque de fermer à la rentrée prochaine l’école de Clamecy à Selles-sur-Cher, un établissement scolaire vieux de 115 ans. Les raisons invoquées sont financières mais aussi imputées à un nombre insuffisant d’enfants inscrits ainsi qu’à des obligations de postes à rendre par l’Etat. « Où allons-nous scolariser nos enfants ? » se sont indignés les parents réunis à Selles mardi 6 février également, face au directeur diocésain de l’enseignement catholique, Bruno Chauvineau, ferme dans sa décision. « Devrons-nous faire 60 km par jour à l’avenir et lever et coucher nos enfants à pas d’heure ? Quid de notre projet pédagogique innovant ? ». Face à cette épée de Damoclès, le maire sellais Francis Monchet a promis de tout faire pour sauver ladite école, soutenu par les députés Guillaume Peltier et Jean-Marie Janssens, la vice-présidente du conseil départemental Christina Brown. Il a aussi été suggéré au diocèse de contacter la désormais ministre Jacqueline Gourault, qui fut de surcroît, dans une autre vie, enseignante à Ste-Marie à Blois… D’autres actions sont prévues, comme l’annonce Cécile Vrain, président de l’association « sauvons l’école de Clamecy » (*).
« Le 17 février, à 10 heures, nous nous rassemblerons devant l’école avec les enfants, dans les rues de Selles pour manifester notre désaccord contre cette fermeture puis le soir, nous convions tout un chacun à un dîner choucroute destiné à récolter des fonds. »
L’appel est donc lancé…
E.R.
(*) Contact association « sauvons l’école de Clamecy » : Cécile Vrain au 07 61 45 87 10.